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" PARTIR , récit de voyage " - exposition du 22 juin au 9 juillet - Catherine MATAUSCH Agnès VANDERMARCQ - ZOU
Récits, photographies, peintures, dessins, collages portent la richesse de nos départs, mais ici, le voyage devient l’apanage de l’artiste, premier voyageur puisque l’art est un voyage à part entière.
Voyage ! Le motif importe peu puisque l’essentiel est de partir. L’envie arrive tôt, parfois très tôt pour certains lorsqu’enfant, subjugué par les cartes étendues sur le sol, on parcourt avec le doigt des espaces inconnus jusqu’alors, l’imagination portée vers des contrées aux noms étranges. Ladakh, le pays des hautes passes, Patagonie, le grand sud, les îles Aléoutiennes… C’est en suivant sur le papier pendant des années ces lignes de crêtes, étendues désertiques, bourgades planquées dans un cirque de montagnes, que l’on finit un jour par ne plus vouloir résister pour de mauvaises raisons et que l’on s’en va pour de bon. On peut comprendre les réticences. Le voyage bouscule. En quittant ce que l’on connaît, on ne sait jamais vraiment ce qui nous attend. Partir, c’est découvrir un autre monde, une vie de l’autre côté d’un miroir étranger, c’est malmener ses habitudes, tordre ses codes, désorienter sa subjectivité puisque la nouveauté surprend avant de plaire ou de déplaire. Partir, c’est prendre un risque. L’ordre établi vacille, la politesse de son confort chancèle. Tant mieux, finalement ! C’est pour cela qu’on a claqué la porte ! D’ailleurs, c’est la fameuse phrase de Nicolas Bouvier : « On croit qu’on va faire un voyage, mais bientôt c’est le voyage qui vous fait, ou vous défait ! ». Car partir, c’est aussi prendre le risque de ne pas revenir. Pour certains, pas question de rentrer. La course ne finit plus. L’horizon recule sans cesse. L’inconnu devient compagnon de voyage et le chemin fait partie de la messe. Pour d’autres, partir c’est de ne pas rentrer chez soi comme avant. Imaginons le retour à la maison de Colomb Christophe, Polo Marc, Burton Richard (pas le comédien gallois, mais le polymathe arpenteur de l’Afrique, de l’Inde et d’ailleurs) ! Travail sur la découverte, transmission de l’inconnu, témoignage de la différence, le voyage dans l’étendue physique devient une avancée vers un infini à atteindre, une zone intime où l’on se découvre en découvrant autrui. Récits, photographies, peintures, dessins, collages portent à leur tour la richesse de ces départs. Le voyage devient l’apanage de l’artiste, premier voyageur puisque l’art est un voyage à part entière. Jean-Pierre Delest
galerie caroline tresca
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