expositions


LES INTERPRÉTATIONS PHOTOGRAPHIQUES du 5 au 22 octobre 2016
Hommage aux plumes-écritures, aux pinceaux-peintures de Katia MOHL, et prolongation de "Convergences " de Nicolas GUY
KATIA MOHL
« Cette exposition se veut un hommage au crayon-dessin, aux plumes-écritures, aux pinceaux-peintures.Hommage aux larmes premières, eaux translucides appelant les pigments, inventant leur catharsis par la création. Hommage donc aux lettres, signes, idéogrammes, formes, matières, rythmes et musique des teintes et aux couleurs des son-voix-timbres. Écritures photographiques. Écritures textuelles. Plans serrés, détails, miniatures. Visions plus larges, tableaux. Singulier grand angle, vision de haut ou composite, fresques. Univers multiples. Cornée et cristallin, lentille, distance focale, ouvertures, filtres, me permettent d'aborder les concepts de justesse, d'aberrations, de netteté, d'occultations, de nos capacités ou de difficultés à regarder, à écouter par extension. Quelle est l'acuité du regard ? Celle qui se targue de voir "la réalité" de façon parfaitement nette ou celle qui entend les flous, les vides, les peintures ajoutées en plus des surfaces cristallines ? Ces photos se jouent de ces questions. Leurs titres sont de même très libres, poétiques en quelque sorte. Ils aspirent à toucher, ici et là, quelques justesses, quelques raffinements. J'aime les saveurs et nuances des mots, suis en admiration perpétuelle des grands écrivains et poètes. J'aime les œuvres des grands compositeurs, artistes, peintres, parfumeurs, chefs cuisinier ... j'aime l'idée de leur rendre hommage. Ainsi qu'à tous ceux dans ma vie qui avant moi ont été sensibles aux arts, sciences, philosophies. Reconnaissance de même des milliards de petites subtilités et fortes expériences qui m'ont ouvert les yeux, donné ma sensibilité personnelle. Les sens, cherchés, trouvés, reperdus, retrouvés, ce sont évidemment d'abord les sens, ceux de notre corps ... je m'autorise donc à jouer, comme une enfant, d'associations qui font et défont les sens. Mon désir va parfois vers les mots voilés, et parfois, les percutants, vers ceux qui imposent des instantanés, et qui invitent aux pérégrinations. Abolition des constats froids, des correspondances exactes, accueil des impressions, des histoires inventées et racontées.
Ainsi, va mon hommage aux signes, aux formes, aux pigments et aux encres discrètes ou étalées, aux aquarelles... Hommage aux espaces blancs, aux noirs. Hommage aux chromatophores, aux métaphores, à ce qui porte à l'au delà. » Katia Mohl
NICOLAS GUY
Dans l'élégante galerie germanopratine Caroline Tresca, au 14, rue Servandoni, Paris, Nicolas Guy a déjà exposé deux saisissantes séries de monstres métalliques, objets jamais encore vus auparavant, séries surprenantes et très effrayantes en vérité. Voici maintenant que Nicolas Guy inaugure en ces lieux une nouvelle période créative, laissant à part ses visions cauchemardesques, il en est venu à se consacrer à l'étude d'un art abstrait, non figuratif, de l'art pour l'art cette fois. Ses nouvelles œuvres sont admirables, sans que l'on sache déterminer pourquoi exactement, c'est là le grand mystère de la conjonction de l'art et du regard ! Il indique des influences possibles, Shamaï Haber, Louise Nevelson, César...
Je ne suis pas convaincu, car son travail est par trop personnel, les vrais artistes n'imitent pas, ils ont une expression idiomatique particulière. Il s'agit ici d'une progression dans la création, en trois temps successifs, selon lui. D'abord, ce qu'il nomme des "bas-reliefs", qui s'apparentent à des tableaux, constitués de pièces métalliques juxtaposées, des à-plat que l'on peut accrocher au mur. Puis, ce qu'il nomme des "rondes-bosses", de médianes œuvres métalliques, juchées sur pied, dont on peut scruter chaque face, recto et/ou verso. Enfin, ce qu'il nomme des "édifices", de grandes pièces très lourdes, érigées vers le haut, dont on doit faire le tour pour les découvrir entièrement, impressionnantes sous tous leurs aspects. Abstenons-nous d'avoir recours à des références, ce serait grand dommage. On ne saurait donc dire de quoi il retourne, s'il était des mots pour l'exprimer, mais nous sommes là face à que l'on nomme l'art, l'art qui subjugue. La lumière, qui joue subtilement sur les rudes éléments conjugués, produit un effet de séduction inattendu, le beau surgit du rugueux. Les formes, expertement assemblées, procurent un sentiment de construction naturelle, comme on en voit dans les cristaux, dans les éléments minéraux de la Terre. Une manière de création cosmique. Et cela est toujours, fidèlement de sa part, le résultat d'un travail du fer, le "26Fe" pur, celui que l'on trouve dans le noyau d'étoiles et planètes, qui a subi découpage, sciage, torsion, fusion à haute température de soudure, ce sculpteur est tel un Vulcain dans son atelier.
Nicolas Guy est l'un de ces artistes sauvages, rebelles à tout, y compris et surtout à être catalogués d'artistes, une étiquette abhorrée, mais voici que son esprit a évolué, une maturation bienvenue sans doute, car il condescend à accepter d'être ce que l'on nomme un artiste, moyennant quoi son travail s'exempte d'être agressif et provocateur, et plonge directement au cœur de l'art, excellente métamorphose ! Précisons clairement que les photographies du site ne peuvent en aucun cas rendre compte de la réalité de ses œuvres, il convient donc de se rendre sur place dans la galerie pour en éprouver l'effectivité. Jean-Paul Dousse

galerie caroline tresca
14, rue Servandoni - 75006 PARIS
du mardi au samedi, de 14H00 à 19H00
T +33 (0)1 43 26 80 36
M +33 (0)6 17 19 73 57
contact@galerie-caroline-tresca.fr