expositions


VIDES ACTIFS & MEULES MÉCANIQUES
exposition du 25 janvier au 9 février - Stéphanie GUGLIELMETTI - Laurent CHABOT
Il y eut une époque durant laquelle nombreux, et Isaac Newton en particulier, faisaient de Dieu un horloger dont le grand œuvre consistait en un mécanisme savant de rouages imbriqués et autres mobiles dentelés dans lequel soleil, planètes et comètes procédaient de la puissance et de l’intelligence du « maître au-dessus de tout ». Quelques siècles plus tard, le futurisme et les premières sculptures cinétiques rejettent la tradition esthétique et introduisent le mouvement dans l’histoire de l’art. Nous y sommes !
Jeune diplômée de Penninghen (1994), Stéphanie Guglielmetti entre peu après en sculpture comme on entre en religion. Très vite, elle découvre le monde de l’horlogerie et entretient un dialogue singulier avec ses composants : cadrans, aiguilles, couronnes, boîtiers, roues, tourbillons, ressorts, rubis, platines, pignons … qui deviennent la matière première de ses œuvres. Aucun panthéisme de sa part, comme chez Newton. Stéphanie Guglielmetti est une étoile. Comprenez qu’elle se situe à la croisée des chemins. Artiste, elle développe un travail à la frontière des territoires explorés par l’art cinétique (Calder, Tinguely, Soto…), l’art conceptuel et le spatialisme. Comme Calder, Stéphanie Guglielmetti choisit le mouvement naturel au détriment du mécanique, le souffle plutôt que le moteur et préfère laisser place au hasard, à l’influence accidentelle des masses d’air. Elle travaille la verticalité, avec des pièces nouées sur des fils de nylon, des compositions claires aux rythmes aléatoires, et prolonge l’importance de la transparence avec l’usage du plexiglas pour support. Elle abolit le volume au profit des vides actifs et des plans, et tend vers le monumental depuis 2008. À la manière de Soto, sa répétition du même motif conduit vers une dématérialisation des formes et finalement, son travail échappe au clivage peinture / sculpture.
Ses œuvres mobiles s’ancrent dans la postmodernité. Elles interrogent la transition violente que nous vivons et ses conséquences, tout en affirmant notre capacité à créer un univers personnel en résistance contre elles.
Elles questionnent également l’espace, non comme un vide mais comme un souffle et une durée, une distance qui relient deux objets, deux êtres ou deux phénomènes séparés, lieu de vibration aléatoire et non calculée entre les êtres, d’intensité variable, imprévisible, intervalle qui rapproche et donne du sens. C’est son interprétation personnelle du concept japonais du Ma.
Stéphanie Guglielmetti est née en 1971 à Paris où elle vit et travaille aujourd’hui. JEAN-PIERRE DELEST
Laurent Chabot est né en 1951. Il vit et travaille à Paris. Autodidacte, issu de la campagne, il passe son enfance à la ferme, travaille dans les champs, de blé bien sûr, mais aussi le champ des possibles. Plus tard, c'est l'exode vers la ville, où il va petit à petit cultiver et exprimer une remontée vers cette lumière déjà passée...
« Mon premier contact avec la peinture, c'est quand dans la matinée, j'ai commencé à repeindre le garde-manger. Il était comme une petite maison en bois avec un toit en pente et son grillage fin tout autour. La peinture était jaune à l'huile laquée. J'aimais bien l'odeur et je m'étais installé dans la jardin. »
LAURENT CHABOT - Juillet 1963, à la ferme, en Vendée
« J'aperçois au loin le Sacré-Cœur, le quartier de la Défense, l'étendue de la ville dans le même horizon jaune doré que les champs de blé de mon enfance. Cette couleur persiste et m'accompagne le jour et la nuit. Je ressens une joie intense à coucher sur mes tableaux des horizons baignés de lumière. La couleur jaune est pour moi l'affirmation d'un spectre très large au-dessus de la terre. »
LAURENT CHABOT - Quelques dizaines d'années plus tard, à Paris
galerie caroline tresca
14, rue Servandoni - 75006 PARIS
du mardi au samedi, de 14H00 à 19H00
T +33 (0)1 43 26 80 36
M +33 (0)6 17 19 73 57
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